Au Togo, la création du système national d’aires protégées s’est faite entre 1938 et 1958 et s’est consolidée progressivement jusqu’à la décennie 70-80 avec un programme ambitieux d’élargissement des limites de certaines aires protégées. Ainsi, jusqu’en 1990, le système national d’aires protégées du Togo était constitué de 83 aires protégées (AP), couvrant près de 793288,81 ha, soit 14,2% du territoire national. Trois de ces aires sont érigées en parcs nationaux (373640 ha) et 9 en réserves de faune (202405 ha), la superficie restante (217243,81ha) soit 71 espaces protégés ont gardé leur nom de création de « forêts classées » (MERF, PAFN, 2011). Le programme d’élargissement des limites intervenu au cours de la décennie 70-80 a certes permis de maintenir une diversité faunique exceptionnelle dans la
sous-région ouest africaine. En revanche, les barrières protectionnistes érigées en mode de gestion ont laissé un goût amer au sein des populations locales. Celles-ci considéraient que la gestion des aires protégées s’est faite sans tenir compte de leurs besoins de développement socio-économique si bien que l’administration forestière et les populations riveraines ne partageaient pas la même vision sur les raisons d’être de ces aires protégées.
Peu à peu, les aires protégées seront purement et simplement remises en cause notamment pendant la période des troubles socio-économiques des années 90 qui ont marqué le processus de démocratisation du pays. Ces troubles ont entrainé une fragmentation de certaines AP et mena ce ainsi les habitats naturels de la faune sauvage et la perte biodiversité. Au regard des grands enjeux liés a la conservation de la biodiversité, aux changements climatiques et a la durabilité des moyens de subsistance des populations riveraines aux AP, il est important d’évaluer l’état de conservation des AP du Togo. Ce faisant, ceci permettra de mieux planifier la gestion future de la biodiversité dans un contexte d’atteinte des objectifs de développement nationaux inscrits dans le PND et les ODD.
Le présent rapport est une synthèse de l’analyse de la dynamique de l’occupation des sols dans les aires protégées du Togo aux années 1987, 1997 et 2017. Il fournit également un aperçu sur le degré d’occupation anthropique des AP ainsi leur vulnérabilité aux changements climatiques à l’horizon 2050.
