Contexte d’élaboration du 5ème rapport national
Le Togo a ratifié la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) en 1995, élaboré et adopté sa monographie nationale sur la diversité biologique en 2002. En 2003, le pays a élaboré sa Stratégie Nationale et son Plan d’Action National initial pour la Conservation de la Diversité Biologique avec la participation effective des différentes catégories d’acteurs. En outre, le Togo a élaboré les premier, troisième et quatrième rapports nationaux au titre de la CDB. Les rapports nationaux sont des outils essentiels permettant à la Conférence des Parties d’examiner périodiquement (tous les 5 ans) l’état d’application de la Convention en fournissant notamment du matériel pour l’élaboration des Perspectives mondiales de la diversité biologique. Ils constituent des outils de communication importants. En vue de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des dispositions nationales et internationales pour la période de 2009 à 2014 et conformément à l’article 26 de la Convention sur la diversité biologique, le Togo s’est engagé à élaborer son 5ème rapport national sur la mise en œuvre de cette convention parallèlement au processus d’actualisation de la stratégie et plan d’action pour la biodiversité.
Partie 1 : Actualisation de l’état et des tendances de la diversité biologique, des menaces et conséquences pour le bien être humain L’importance socioéconomique de la biodiversité pour le Togo est appréciée par sa fourniture de nombreux produits alimentaires, de la matière première pour l’industrie, des médicaments, des matériaux de construction, etc. Elle est à la base de la production agricole et suscite une activité économique liée à l’écotourisme. La biodiversité dispose d’une valeur socio-culturelle très importante aux yeux des populations. Les produits forestiers ligneux sont exploités pour différentes utilisations notamment la Biomasse énergie et le bois d’œuvre et de service. En termes de produits forestiers non ligneux, la biodiversité végétale du Togo est riche en espèces à usage médicinal traditionnel, fourrager, alimentaire et autres. Ainsi, les organes de plusieurs plantes (écorces, feuilles, racines, fruits, etc.) sont utilisés en pharmacopée traditionnelle, dans les rites socio-culturels et même en cosmétique. L’apport des produits fauniques contribuent également à l’amélioration du bien-être des opulations togolaises en leur procurant de la protéine animale indispensable à leur alimentation, mais aussi, en leur servant de biens marchands. Ils génèrent des revenus monétaires pour la satisfaction des besoins divers.
Les différents écosystèmes forestiers et aquatiques ont une importance non négligeable dans la mesure où ils représentent d’énormes potentialités écotouristiques. La pêche dans le lac artificiel du barrage de Nangbéto et autre écosystème aquatique mobilise et fait vivre une population estimée par la Direction de la Pêche et de l’Aquaculture en 2009 à environ 900 individus. Sur le plan socioculturel, les forêts et la diversité naturelle revêtent une importance toute particulière pour bon nombre de communautés, servant de base à de nombreuses croyances religieuses et à un vaste savoir traditionnel. Ces valeurs sont de plus en plus reconnues grâce au tourisme culturel, lequel peut à son tour fournir une source de revenus et de développement.Changements majeurs observés dans l’état et les tendances de la diversité biologique au Togo
En termes de changement observé dans l’état et les tendances de la diversité biologique au Togo, l’analyse de l’utilisation des terres au Togo de 1975, 2000 et 2010 traduit une grande variation des formes d’utilisation des terres. Les changements les plus spectaculaires sont observés dans les xirégions au nord du pays notamment dans les écorégions de Savane soudanienne sèche et la Plaine de l’Oti. L’écorégion de la Pénéplaine bénino-togolaise sud (une écorégion qui montrait très peu de zones agricoles en 1975) a également enregistré une expansion agricole considérable qui s’est traduite par une grande fragmentation des savanes boisées et des forêts claires. Par rapport à l’état et les tendances de la diversité spécifique du Togo, il faut noter qu’au terme des travaux de recherche, la connaissance sur la diversité végétale ramène la flore actuelle duTogo à 3 501 espèces spontanées terrestres contre 3 428 recensées sur le territoire national en 2009. Pour les espèces aquatiques, 240 nouvelles espèces sont décrites augmentant leur nombre à 501. Les récents travaux de recherche ont permis de décrire à ce jour, 170 espèces de champignons. Un total de 4 019 espèces animales a été recensé contre 3 700 en 2009 soit une augmentation de 8 % à la suite des efforts de recherche en matière de biodiversité ces quatre dernières années.
Les principaux dangers identifiés qui menacent la préservation de la biodiversité au Togo sont : la dégradation des écosystèmes, la prolifération des espèces exotiques envahissantes, l’exploitation abusive des ressources végétales, le manque de mécanisme de suivi des espèces de la faune, l braconnage, etc.
Impacts des changements observés dans la diversité biologique sur les services fournis par les écosystèmes et conséquences socioéconomiques et culturelles Il apparait que tout changement observé sur une des composantes de la biodiversité entrainera une modification des services fournis par la biodiversité notamment les écosystèmes et aura des conséquences socioéconomiques et culturelles affectant le bien-être des populations. La dégradation des écosystèmes provoque son dysfonctionnement dans de nombreux domaines tels que: les modifications climatiques, les inondations, la baisse des rendements agricoles et halieutiques, etc.
Cette situation a accentué la baisse de la productivité agricole et donc des revenus et a généré une précarité des conditions de vie. Les besoins croissants de la population associés à des conditions climatiques contraignantes et un déclin permanent de la fertilité des sols, ont conduit à de profondes modifications de l’environnement. Partie 2 : les stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique, leur mise en œuvre et l’intégration de la diversité biologique Processus d’actualisation de la stratégie et plan d’action national pour la diversité biologique
La révision de la stratégie et plan d’action pour la biodiversité élaborée en 2003 du Togo a étéinitiée en 2012 par le Ministère de l’environnement et des ressources forestières représenté par la Direction de la Faune et Chasse (DFC). Ce processus d’actualisation du SPANB s’est déroulé en plusieurs étapes et a rassemblé l’ensemble des acteurs locaux concernés par l’environnement en général et la préservation de la biodiversité en particulier. Ces différentes étapes se présentent comme suit : (i) Mise en place d’un Comité Technique de pilotage du processus d’actualisation de la SPANB, (ii) Etat des lieux et évaluation des causes et conséquences de la perte de biodiversité, (iii) Définition des objectifs nationaux et les priorités pour la diversité biologique, (iv) Développement de la stratégie et le Plan d’action puis l’élaboration des plans de mise en œuvre du plan de communication, (v) Validation des documents produits aux différentes étapes du processus.
Dans le cadre de ce processus, vingt (20) objectifs nationaux ont été retenus pour l’horizon 2020.Ces objectifs nationaux mettent l’accent sur le renforcement des capacités juridiques et xii institutionnelles, la sécurisation du dispositif national de conservation et le partage équitable des ressources issues de la biodiversité afin de relever les défis mondiaux du nouveau plan stratégique 2011-2020 que la 10e Conférence des Parties a adopté en octobre 2010 à Nagoya au Japon. Il faut noter qu’au Togo, de nombreuses mesures ont été prises pour l’application de la Convention
de la Diversité Biologique (CDB). Parmi ces mesures on note : la collaboration des services du Ministère de l’environnement et des ressources forestières avec les organisations nationales et internationales pour participer à la lutte contre le trafic des spécimens de la faune et de la flore au Togo ; l’élaboration des documents de planification pour la conservation et de d’utilisation durables de la biodiversité ; l’amélioration du cadre de concertation des parties prenantes pour la gestion et l’utilisation durables de la biodiversité et l’amélioration du cadre politique, juridique, règlementaire
et institutionnel de gestion de la biodiversité.
Les différentes saisies des spécimens de faune sauvage opérées entre 2010 et 2014 par le Togo mettent en exergue la volonté manifeste du Gouvernement togolais à contribuer, non seulement à l’échelle régionale et internationale à la conservation de la diversité biologique, mais aussi à la sécurité quand on sait que le trafic d’ivoire est la 3ème forme de criminalité. Intégration de la diversité biologique dans les stratégies, plans et programmes sectoriel et
intersectoriel. La prise en compte des préoccupations environnementales en générale et de la diversité biologique en particulier dans les stratégies, plans et programmes constitue une avancée majeure au Togo depuis 2010. Cette intégration est une réalité dans les documents de planification au niveau national comme la stratégie de réduction de la pauvreté et la stratégie de développement durable. Au niveau de certains secteurs comme, l’eau et les ressources forestière on note une prise en compte de la diversité biologique dans les stratégies de ces secteurs. Les secteurs à
faible prise en compte de la diversité biologique sont : l’agriculture, les mines et l’énergie, les infrastructures où il reste encore des efforts à mettre en œuvre.
Partie 3 : Progrès accomplis en vue d’atteindre les objectifs d’Aichi relatifs a la diversité biologique et contributions apportées aux cibles 2015 des objectifs du millénaire pour le développement
Analyse des progrès accomplis
Les objectifs d’Aichi les mieux évoqués dans les documents de planification et de politique sont les objectifs 1, 2, 4, 5, 7, 10, 14 et 15. De manière opérationnel, le niveau de prise de conscience de l’importance de la conservation de la biodiversité est de plus en plus élevé auprès des populations qui s’explique par les progrès réalisés dans la gestion décentralisée et communautaire de la biodiversité avec l’appui des ONG et OSC. L’élaboration de la stratégie et plan d’action pour la biodiversité de deuxième génération pour la période 2011-2020 est une avancée majeure dans la
réalisation du plan stratégique relatif à la biodiversité.
Le Togo va véritablement mettre en œuvre le plan stratégique 2011-2020 relatif à la biodiversité avec les projets d’envergure nationale ayant bénéficié de financement relativement important. De nombreuses initiatives sont en cours notamment les projets relatifs à la gestion des aires protégées, à la restauration des terres et à la gestion des catastrophes. La réussite de ces projets devront aider à la conservation et la valorisation de la biodiversité, (ii) la lutte contre la désertification et la dégradation des sols, (iii) l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre
et autres sources de pollution ; (iv) la promotion de la foresterie privée et communautaire ; (v) l’augmentation du couvert végétal par le reboisement et l’aménagement et la restauration des forêts naturelles.