Parcs et reserves de faune du Togo

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Le  Togo  n’est  plus,  comme  par  le  passé,  un  pays  réputé  pour  ses  parcs  et  réserves  de faune,  et  ce  alors  qu’il  présente,  du  Nord  au  Sud,  toute  la  variabilité  des  écosystèmes soudaniens  à  guinéens,  et  d’intéressantes  zones  d’altitude  au  centre  du  pays.  Ceci  s’explique  essentiellement  par  l’état  de  dégradation  des  écosystèmes  et  leur  manque  de
gestion efficace depuis le début des années 90, lorsqu’à l’occasion de mouvements sociauxpolitiques,lespopulations riveraines ontenvahi la plupartdes aires deconservation du pays.

Le  réseau  d'aires  protégées  n’est  plus  constitué  d'écosystèmes  intacts  (biodiversité  native)  et  exemplaires :  seuls  la  Réserve  de  Faune  d’Abdoulaye,  les  Parcs  Nationaux  de  Fazao  et  d’Oti-Kéran  (noyau  central)  présentent  encore  des  espaces  relativement  peu  modifiés (néanmoins  la  pression  de  la  culture  du  coton  est  forte  à  Abdoulaye).  Dans  l’ensemble,  la
diversité faunique reste très  menacée à l’image des populations d’éléphant, d’hippopotames etc. Les lions, qui entre temps ont fait  leur  apparition dans la  zone d’Oti-Kéran,  n’y  sont plus notés.  Le réseau  d’aires protégées n’est,  de plus,  pas représentatif  de l'entière  diversité des écosystèmes du pays car il n’y a pas d’aire marine protégée et les formations de mangroves sont sous représentées. Enfin, le lac Togo qui abrite le Lamantin n’est pas protégé.


Les  aires  protégées  du  Togo  sont  soumises  à  de  fortes  pressions,  essentiellement  dues  à l’influence  des  populations.  Les  principales  pressions  identifiées  sont  le  braconnage  et  la pêche,  l’exploitation  forestière,  les  autres  activités  humaines  engendrées  par  la  croissance démographique,  les  feux  de  brousse  incontrôlés  et  la  récole  des  produits  forestiers  non
ligneux.  Les  zones  soumises  aux  pressions  les  plus  importantes  sont  les  parcs  d’Oti-Kéran et de Fazao,etla Réserve de Fauned’Oti-Mandouri. La pression foncière a d’ailleurs conduit  à  la  disparition  du  parc  de  la  Fosse  aux  Lions  et  le  blocage  du  couloir  de  passage  des éléphants.  Les  activités  illégales  sont  difficiles  à  surveiller  dans  toutes  les  aires  du  pays.


L'application de  la  loi  est  faible  partout,  en  partie  due  aux  pressions  politiques  exercées  sur les  gestionnaires  des  parcs  pour  permettre  aux  populations  riveraines  d’exploiter  certaines ressources.  Toutefois,  il  convient  de  souligner  certains  points  positifs  comme  la  ratification  des différentes  conventions  internationales  sur  la  diversité  biologique  par  le  pays,  une  panoplie
de  textes  législatifs  portant  protection  et  exploitation  de  la  faune  et  de  la  flore  et  sur l’environnement  ainsi que  la  mise en  défens  d’au moins 10 % du  territoire  au  titre  des  aires protégées. Un potentiel faunique et floristique demeure et pourrait offrir une opportunité pour ledéveloppement etl’aménagementde plusieurs sites touristiques.


Le  pays  s’est  engagé  dans  un  programme  de  requalification  des  aires  protégées  qui  a permis  de  restaurer  en  partie  le  dialogue  avec  les  populations  riveraines  et  l’administration forestière.  Ainsi,  dix  aires  protégées  dites  prioritaires  ont  été  re-délimitées  de  façon consensuelle. Parmi celles-ci, seules six ont été requalifiées. Le processus de requalification des aires d’Oti-Mandouri et d’Oti-Kéran est en cours. L’existence d’Associations Villageoises de Gestion Participative des Aires Protégées (AVGAP) ainsi que la reprise de la coopération internationale sont aussi des éléments encourageant. Néanmoins,  certains  aspects  pénalisants  persistent  comme  l’insuffisance  de  ressources humaines  et  certaines  incohérences  du  cadre  institutionnel  (par  exemple  les  directeurs régionaux  sont  rattachés  au  Secrétariat  Général,  alors que  les  conservateurs  dépendent  de la  Direction  de  la  Faune  et  de  la  Chasse).  L’absence  de  décret  d’application  de  certains textes  de  loi  sur  l’environnement,  l’inadéquation  de  certaines  lois  considérées  comme obsolètes,  l’absence d’inventaires et de zonages des parcs,  la faiblesse des budgets  pour  le fonctionnement,  les  prélèvements  abusifs  de  la  faune  et  du  bois  par  certains  «corps habillés »,  notamment  par  les  militaires,  le  manque  de  formation  et/ou  de  recyclage  du personnel,  la  faiblesse  des  bénéfices  pour  les  populations,  et  la  non  satisfaction  de  leurs  doléances… sont autant de freins à une gestion efficace des parcs. Aucun parc n’a d’ailleurs

Au final,  l’efficacité  globale  de  la  gestion  du  réseau  d’aires  protégées  du  pays  apparaît  très  faible,  etles  recommandations suivantes ont été proposées pour tenter  de remédier à cette situation à court et moyen termes.

Date de publication (du fichier / URL)
22 mars 2015
Aichi targets
2. Biodiversity values integrated
Pays
Togo