Vers une protection conjointe du chenal de Gbaga par le TOGO et le Bénin
Les zones humides constituent à l’échelle mondiale des milieux de grandes productions des services écosystémiques pour l’humanité.
Elles remplissent plusieurs fonctions comme les fonctions hydrologiques (rétention des eaux des bassins versants, écrêtement des crues, soutien d’étiage, recharge des nappes), les fonctions écologiques (production de biomasse, ressources alimentaires, habitats des espèces), les fonctions biogéochimiques (cycle de l’azote, cycle du phosphore, puits à carbone).
Dans les régions en développement comme en Afrique sub-saharienne où s’est développée une économie de cueillette autour des ressources naturelles, les zones humides jouent un rôle économique et social très important pour les communautés locales.
Elles jouent également un rôle culturel et cultuel important en raison du fait que les populations riveraines ont développé des croyances axées sur les éléments de la nature comme l’eau.
A cet effet, ces zones humides sont des lieux d’adoration et de cérémonies rituelles qui parfois réunissent des peuples de plusieurs nationalités comme c’est le cas autour du Chenal Gbaga entre le Togo et le Benin.
En dépit des nombreux services écosystémiques associés à ces zones, elles sont objets à diverses pressions résultant de la surexploitation des ressources, la pollution, l’érosion, l’envasement, l’urbanisation, les aménagements humains (barrage hydro-électrique, infrastructures portuaires), les changements climatiques, les changements d’occupation et d’utilisation des terres, etc.
En raison donc de l’importance des zones humides pour la survie de l’humanité et des pressions qui pèsent sur elles, la communauté internationale a décidé d’instituer depuis 1971, la convention de Ramsar relative aux zones humides d’importance internationale.
Depuis lors, les zones humides font objet d’une attention particulière obligeant les Etats Parties à honorer les engagements contenus dans ladite convention et les résolutions des différentes Conférence des Parties (COP) qui en découlent.
A cet effet, tout Etat Partie signataire de la convention s’engagent donc à respecter les trois piliers essentiels de la convention que sont : œuvrer pour l’utilisation rationnelle de toutes leurs zones humides, inscrire des zones humides appropriées sur la liste des zones humides d’importance internationale et à assurer leur bonne gestion; coopérer au plan international dans les zones humides transfrontières, les systèmes de zones humides partagés et pour les ressources biologiques partagées.
C’est dans cet élan que le Bénin et le Togo sont engagés progressivement comme Etat Partie dans la mise en œuvre de cette convention en inscrivant chacun respectivement quatre sites Ramsar* d’importance internationale pour une superficie de 1 179 354 ha (Bénin) et 1 210 400 ha (Togo).
‘Le Chenal de Gbaga connait une forte dégradation. Il y a donc nécessité de préserver l'ensemble de ce site’, explique le Lieutenant/Colonel Kossi Agbeti, point de contact du point focal de la convention Ramsar pour le Togo.
Il devrait prochainement être inscrit sur la liste Ramsar. Il s’agit pour le Togo des sites du Parc national de la Kéran (Site 735), de la Réserve de faune de Togodo (Site 736) du Bassin versant Oti-Mandouri (Site 1721), et des Zones Humides du Littoral du Togo (Site 1722)