Un étonnant squelette de tortue de 1,7 m datant de 57 millions d’années découvert
Dans la carrière de SCANTOGO un nouvel ensemble de fossiles constitués d’invertébrés (Gastéropodes, nautiles …) et des restes de tortue marine ont été découverts. Cet ensemble permet aujourd’hui de confirmer la présence d’une mer à la latitude de Tabligbo il y a 57 MA.
Menant des fouilles pendant de long jours sous un soleil de plomb dans la carrière de SCANTOGO, l’ingénieur géologue et Paléontologue Lucien Amoudji et ses collègues Michel Botcho, Fernand Houedjakou et hyacinthe Agbossoumonde, tous géologue et stagiaire à SCANTOGO découvrent un humérus (os de pied) de tortue qui jaillit des calcaires.
Ce spécimen-là étant pris dans des sédiments durcis qui mettront du temps à être retirés, les chercheurs ont eu recourt à des pelles et pioches pour dégager les sédiments tout autour.
A la fin ils mettent à jour un squelette incomplet de tortue mesurant 1,7 m de long sur 0,8 m de large. Le fossile mis à jour ici pourrait être le plus grand et complet des tortues de cet âge jamais trouvé en Afrique de l’ouest.
Après l’avoir mis à nu et avant de l’extraire, les chercheurs ont réalisé une coque de plâtre qui servira de protection des os lors de l’expédition vers un laboratoire d’étude.
A part les restes de vertébrés trouvés dans ces calcaires, il y a également les invertébrés constitués de moules internes gastéropodes (escargots) et de bivalves en majorités, ainsi que des crabes et des nautiles.
Tout ce matériel inédit constitue un important patrimoine naturel du Togo qui doit être étudié et sauvegarder.
Pourquoi étudier et sauvegarder ce patrimoine ?
Les fossiles racontent aux scientifiques quels types de plantes et d’animaux vivaient sur Terre et à quel endroit précis. Ils sont donc important dans: Le simple fait d’obtenir des fossiles est déjà un événement très important pour la science, puisque les restes sont généralement désintégrés. Les études sur les fossiles sont indispensables pour la géologie, car elles fournissent des informations sur des périodes spécifiques de l’histoire de la planète. La quantité de fossiles récupérés et étudiés au cours des siècles a servi de base à la formulation de théories évolutionnistes.
De la reconstruction des écosystèmes où des restes fossiles ont été trouvés, les conditions climatiques d’une région peuvent être révélées.
De plus, les affleurements de calcaire et de phosphate où sont découvert ces fossiles (souvent lié à des travaux d’exploitation) sont appelés à disparaître, puisque ces gisement ont une durée de vie. Si rien n’est fait d’ici 10 à 30 ans nous n’aurions aucun souvenir de cette riche biodiversité qui nous a précédé il y a 57 MA.
Ensuite, Nous avons la chance d’avoir des gisements très riches en informations. Nous devons ainsi profiter de ces carrières ouvertes pour sauvegarder ce patrimoine et en faire un modèle de valorisation (salle de collection et d’exposition, élaboration de Kit pédagogique pour les écoles et Universités du Togo……) afin de devenir une référence dans la sous-région.