Stratégie de conservation et d'utulisation durable de la biodiversité

Document type
National Biodiversity Strategies and Action Plans (NBSAPs)

Résumé


L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

Résumé

Release date

24/02/2016

Contributor

Frédéric Akpamou

Geographical coverage

Togo,

Keywords

Stratégie, plan d'action, études thématiques, renforecement des capacités



L'adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour la conservation et la gestion des ressources biologiques du pays.

Cette disposition permis au Togo d'élaborer d'une part, un document de monographie nationale et d'autre part, un document de stratégie de conservation et d'utilisation durables de la diversité biologique comme l'a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.

La stratégie et le plan d'actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a pour objectif, de garantir aux générations présentes et futures, une gestion rationnelle et durable des ressources afin d'améliorer les conditions de vie des citoyens

Etat de la diversité biologique

La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts, les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.

Ecosystèmes

Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres qu'aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses pressions anthropiques.

Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.

Les écosystèmes aquatiques sont constitués d'écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d'un écosystème particulier (les mangroves).

Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d'algues et de nymphéas et la faune est riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.

Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles, temporaires ou permanentes. La flore est constituée d'algues (mal connues), de nymphéa, mais aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d'eau, la jacinthe d'eau et des lentilles. La faune est dominée par des poissons.

Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.

La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.

Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces halieutiques.

La diversité des espèces

La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.

La flore

La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56 espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133 bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en danger ou vulnérables.

La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des Algues etc.

La faune

L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; on signale également que certaines espèces sauvages

(3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.

Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes (24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes (1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23 espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), Poissons (342 espèces), Oiseaux (708 espèces), Mammifères (228 espèces).

Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés, un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif d’Adélé (Région Centrale).

Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises  soit pour y pondre (Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter (Erethmochelys imbricata).

Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y reproduisent.

Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont recensées.

Les causes de la perte de la biodiversité

Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit des causes anthropiques, des causes juridiques, des causes institutionnelles, des causes scientifiques.

Les causes anthropiques

Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques, le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.

Les causes juridique et réglementaire

Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le
caractère parfois inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou
mauvaise application des textes, des lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.

Les causes institutionnelles

Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique
togolaise. Il est aussi regrettable de noter un manque de coordination et de
synergie entre les services techniques existants dans les différents secteurs et dont les
responsabilités sont mal définies.

Les causes scientifiques

Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise, mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles d’affecter la biodiversité.

Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique

En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés, conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.

Le cadre juridique

Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des conventions internationales.

    Les textes nationaux

Il existe des textes de portée générale dont la constitution du 14 octobre1992 qui consacre le droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’État de veiller à la protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre 1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliquée par manque de textes d’application.

Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.

La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du régime forestier du territoire togolais. C’est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.

Les conventions internationales

Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.

Le cadre institutionnel

Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement relève essentiellement du Ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières. Ces services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.

Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres sont non fonctionnels. Il s’agit de :

    * la Commission Interministérielle de l’Environnement (CIE) ;
    * la Commission Nationale de l’Environnement (CNE) ;
    * les Comités de protection et de gestion de l’environnement ;
    * les Comités locaux de planification.


Les enjeux et le défi majeur

Enjeux

Amener des parties prenantes à :

    * saisir l’importance de la biodiversité ;
    * comprendre le processus complexe de dégradation de la biodiversité ;
    * s’attaquer sur un plan multisectoriel aux causes de la perte de cette diversité biologique ;
    * adopter et mettre en œuvre de façon consensuelle, des mécanismes appropriés de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

Défi

Le défi majeur c’est réduire la pauvreté sans pour autant épuiser les ressources naturelles nécessaires au développement.

Stratégie

    Fondements

    Fondements conventionnels

Le Togo en ratifiant la convention sur la diversité biologique s’est engagé dans une nouvelle vision de conservation de la diversité biologique.

La convention recommande aux parties contractantes d’élaborer des stratégies, plans ou programmes nationaux de conservation et d’utilisation durable de la diversité biologique.

    Fondements politiques

Des efforts importants ont été entrepris au niveau national pour élaborer une politique nationale de l’environnement, le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), le Programme National de Lutte contre la Désertification (PAN) et la communication nationale sur les changements climatiques, le Plan d’Action Forestier National (PAFN), la Stratégie de gestion de l’Energie Traditionnelle (RPTS).

La politique de l’environnement et le PNAE recommandent aussi l’élaboration de la stratégie de conservation de la diversité biologique.

Principes

    Le partenariat

Le processus de conservation de la diversité biologique doit être participatif. Il s’agira d’impliquer les parties prenantes nationales ou internationales (organisations sous-régionales et bailleurs de fonds). Les accords de partenariat doivent être définis entre les partenaires nationaux ou internationaux que ce soit du secteur public (Etat et collectivité locales) ou du secteur privé (société civile et ONG), les pauvres, les riches, les femmes, les jeunes, etc.

    Décentralisation

Afin de permettre la cogestion des ressources, les collectivités territoriales, les conseils municipaux et de préfecture, les comités villageois de développement impliqués dans le développement assurent la maîtrise d’ouvrage des actions initiées dans leurs localités.

Les approches

Approche écosystémique : il ne s’agit pas de conserver les espèces, mais un complexe d’écosystèmes.

Approche multisectorielle : il faut désormais une coordination entre les différents secteurs, c’est-à-dire, entre directions techniques intervenant dans la gestion de la biodiversité (environnement, agriculture, hydraulique, énergie, etc.).

Les objectifs

    Objectif général

L’objectif majeur de la stratégie est de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays.

Les orientations stratégiques de conservation de la diversité biologique

I- Renforcer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique.

Ce renforcement des capacités sera réalisé sur les plans juridique, technique et institutionnel.

II- Préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs.
Ceci se fera par :

    * le développement d’une politique de gestion participative et concertée des aires protégées domaniales,
    * la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées,
    * la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes dont ils regorgent,

III- Assurer l’utilisation rationnelle et durable des ressources et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Il sera possible grâce :

    * au développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ;
    * à la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique.

Plan d’actions

Le plan d’actions s’articule sur quatre programmes prioritaires :

    * Programme de renforcement des capacités qui comporte trois volets :

    Volet A : Renforcement des capacités juridiques de conservation et d’utilisation durables de la biodiversité.

    Volet B : Renforcement des capacités institutionnelles et techniques des parties prenantes.

    Volet C : Renforcement des capacités nationales de caractérisation et de suivi de la diversité biologique.

   * Programme de sécurisation du dispositif national de conservation avec cinq volets :

    Volet A : Consolidation de la conservation des aires protégées prioritaires au sein du système national d’aires protégées.

    Volet B : Accroissement de la représentation des écosystèmes afromontagnards du Togo au sein du système national d’aires protégées.

    Volet C : Accroissement de la représentation des écosystèmes de zones humides du Togo.

    Volet D : Développement des initiatives de conservation en milieux rural et urbain au travers d’un réseau de micro-réserves.

    Volet E : Aménagement durable des formations forestières et savanicoles naturelles affectées à des objectifs de production et/ou de protection.


    * Programme d’appui à la conservation ex situ.
    * Programme d’appui à l’utilisation durable et au partage équitable des revenus issus des ressources biologiques.

Ces programmes ne peuvent être exécutés isolement et doivent s’appuyer sur l’existant à savoir :

    * le Programme National d’Action Décentralisée de gestion de l’Environnement (PNADE) ;
    * le projet de réhabilitation des aires protégées ;
    * le projet régional du parc W/ECOPAS.

La mise en œuvre du plan d’actions

    Principes

La mise en œuvre du plan d’action repose sur l’ensemble des catégories d’acteurs nationaux (Etat, services techniques), non gouvernementaux (ONG), de la société civile (organisations paysannes, corporations socioprofessionnelles, élus locaux, populations locales), et internationaux (partenaires de coopération, organisations internationales, ONG internationales).

Elle sera structurée sur cinq niveaux d’intervention : un niveau sous-régional, quatre niveaux nationaux (national, régional, préfectoral et local).

    Les moyens à mobiliser

La mise en œuvre du plan d’action nécessitera la mobilisation :

    * des ressources humaines qualifiées ;
    * des ressources financières internes et externes ;
    * des instruments juridiques adaptés.

    Pilotage et Coordination

Les directions techniques centrales ou déconcentrées, les collectivités locales, les ONG, les structures privées et autonomes, les structures de projets et autres seront requises pour agir comme agence d’exécution des différentes actions multisectorielles et multiacteurs.

La coordination opérationnelle de la mise en œuvre du Plan d’Action sera effectuée par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement lorsque celle-ci sera mise en place. En attendant sa création, cette mission sera assurée par la Cellule de Coordination du Plan National d’Action pour l’Environnement sur laquelle repose la coordination du PNGE. La coordination du Plan d’Action devra impérativement impliquer activement les acteurs des autres départements directement ou indirectement concernés par la mise en œuvre.

Le contrôle, les appuis, les conseils et le suivi évaluation au niveau global seront assurés par le Secrétariat Général du Ministère de l’Environnement et ses directions techniques.

    Période d’exécution

Le plan d’action a une durée de 15 ans comme le PNGE, et est fractionné en 3 phases quinquennales opérationnelles. A l’issue de chacune de ces phases, l’exécution devra être évaluée, et l’ordre des priorités devra être actualisé.

    Actions prioritaires

Il est admis que l’ordre des priorités dans l’exécution du Plan d’Action peut être amené à évoluer. Dans l’immédiat, l’opérationnalisation du Plan se fera au travers de l’identification d’un programme d’actions prioritaires de conservation de la biodiversité. Cette instruction sera réalisée grâce à l’appui des fonds PDF, une requête de financement d’un PDF A ayant été élaborée conjointement au plan d’action.

    Suivi du plan d’action

La mise en œuvre du Plan d’Action sera suivie et examinée annuellement par la Commission Nationale de l’Environnement et de Développement Durable.

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