RESUME
L’adhésion du Togo à la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique de 1992 à
Rio et sa ratification en Octobre 1995 offre un nouveau cadre pour conservation et la gestion des
ressources biologiques du pays.
Cette disposition permis au Togo d’élaborer d’une part, un document de monographie nationale
et d’autre part, un document de stratégie de conservation et d’utilisation durables de la diversité
biologique comme l’a recommandé la convention à toutes les parties contractantes.
La stratégie et le plan d’actions pour la conservation de la diversité biologique ainsi élaborées a
pour objectif, de garantir aux générations présentes futures, une gestion rationnelle et durable des
ressources afin d’améliorer les conditions de vie des citoyens
Etat de la diversité biologique
La biodiversité, c'est l'environnement vivant qui nous entoure : les écosystèmes terrestres (forêts,
les savanes, etc.), écosystèmes aquatiques (rivières, lacs, mares, mer), la flore et la faune.
Ecosystèmes
Les écosystèmes togolais, très diversifiés, comprennent aussi bien des écosystèmes terrestres
qu’aquatiques qui sont malheureusement en perpétuelle dégradation suite aux nombreuses
pressions anthropiques.
Les écosystèmes terrestres sont constitués de forêts semi-décidues, de forêts sèches et de forêts
claires, de savanes guinéennes, des savanes soudaniennes, des forêts galeries et ripicoles.
Les écosystèmes aquatiques sont constitués d’écosystèmes fluviaux, lacustres, marins et d’un
écosystème particulier (les mangroves).
Les écosystèmes fluviaux regroupent les bassins fluviaux dont le bassins de la Volta, le bassin
du Mono, le bassin du Zio-Haho. La flore est constituée d’algues et de nymphéa et la faune est
riche en diverses espèces de poissons et de crustacés.
Les écosystèmes lacustres comprennent les lacs, les lagunes, les mares artificielles ou naturelles,
temporaires ou permanentes. La flore est constituée d’algues (mal connues), de nymphéa, mais
aussi de plantes envahissantes telles que les laitues d’eau, la jacinthe d’eau et des lentilles. La
faune est dominée par des poissons.
Les écosystèmes marins sont constitués essentiellement de sables, avec deux zones rocheuses.
La flore sous-marine est très mal connue, à l’exception des algues dont quelques peuplements du
beach-rock ont fait l’objet d’inventaires sommaires à des fins pédagogiques. La faune marine est
riche. On rencontre aussi des espèces migratrices notamment des mammifères (Baleine, Dauphin
etc.), des reptiles (tortues) et des oiseaux.
Les mangroves sont considérées comme des écosystèmes particuliers du Togo. Ce sont des
formations édaphiques halophiles, typiquement tropicales et exclusivement littorales dont la
principale caractéristique est leur composition floristique dominée par les palétuviers. Elles
couvrent aujourd’hui moins de 1000 ha avec deux espèces de palétuviers : Rhizophora racemosa
et Avicennia germinans, auxquelles sont associées Drepanocarpus lunatus, Pterocarpus
santalinoides et Acrostichum aureum. Ces écosystèmes sont riches en diverses espèces
halieutiques.
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La diversité des espèces
La diversité des écosystèmes a favorisé une grande variété de la flore et de la faune.
La flore
La flore togolaise compte 3491 espèces terrestres et 261 espèces aquatiques représentant tous les
groupes systématiques actuellement recensés sur le territoire national. Les Virus comptent 56
espèces, les Bactéries 55, les Cyanophycées 6, les Algues 295, les Champignons 190, 133
bryophytes, 114 Ptéridophytes, 13 Gymnospermes dont une seule spontanée. Les Angiospermes
comptent 2990 espèces spontanées et cultivées dont les principales familles représentées sont les
Poaceae, les Fabaceae, les Cyperaceae, les Rubiaceae et les Euphorbiaceae. Une seule espèce
végétale, Phyllanthus rouxii (Euphorbiaceae) poussant sur les collines ferrugineuses au Nord de
Bassar est signalée comme endémique. Plusieurs espèces sont menacées d’extinction ou sont en
danger ou vulnérables.
La flore togolaise est cependant mal connue puisque plusieurs Embranchements n’ont fait l’objet
d’aucune étude. Il s’agit des Lichens, des Champignons supérieurs, des Cyanophycées, des
Algues etc.
La faune
L’inventaire de la faune togolaise a permis de recenser 3476 espèces dont 2312 espèces
terrestres, 1146 aquatiques et 18 espèces terrestres domestiques (Mammifères, Oiseaux) ; On
signale également que certaines espèces sauvages (3 Reptiles, 3 espèces de Poissons, 4 espèces
de Mollusques) sont occasionnellement domestiquées.
Cette faune est constituée de Protozoaires (57 espèces), Cnidaires (17 espèces), Plathelminthes
(24 espèces), Nématodes (11 espèces), Annelides (13 espèces), Crustacés (145 espèces), Insectes
(1493 espèces), Myriapodes (43 espèces), Mollusques (177 espèces), Echinodermes (23
espèces), Amphibiens (39 espèces), Reptiles (156 espèces), poissons (342 espèces), Oiseaux
(708 espèces), Mammifères (228 espèces).
Quatre espèces endémiques sont signalées au sein de la faune togolaise : parmi les invertébrés,
Un Mollusque, l’escargot géant (Achatina togoensis) dans le massif de l’Adélé ; parmi les
vertébrés, 3 Amphibiens : Conraua derooi dans les forêts semi-décidues du Kloto (Région des
Plateaux), Aubria subsubgillata à Kovié (Région Maritime), Bufo togoensis dans le Massif
d’Adélé (Région Centrale).
Quatre espèces de tortues marines migratrices fréquentent les côtes togolaises soit pour y pondre
(Chelonia mydas, Lepidochelys olivacea, Dermochelys coriacea) soit pour s’alimenter
(Erethmochelys imbricata).
Les dauphins et les baleines sont également présents dans les eaux marines togolaises et s’y
reproduisent.
Dans certaines mares, des crocodiles, des hippopotames, des lamantins, espèces protégées y sont
recensées. Les causes de la perte de la biodiversité
Quatre principales causes sont à la base de la perte de la diversité biologique au Togo. Il s’agit
de : les causes anthropiques, les causes juridiques, les causes institutionnelles, les causes
scientifiques.
Les causes anthropiques
Les principales causes anthropiques sont la croissance démographique, les pratiques
traditionnelles de l’agriculture, les feux de brousse, la surexploitation des ressources biologiques,
le braconnage, la destruction des habitats etc. De ces causes anthropiques, découlent des causes
naturelles telles que les changements climatiques, l’envasement des cours d’eau, etc.
Les causes juridique et réglementaire
Sur le plan juridique, les causes de la perte de la diversité biologique sont : le caractère parfois
inapproprié, les incohérences, l’insuffisance et la non ou mauvaise application des textes, des
lois et des réglementations relatifs à la gestion des ressources naturelles.
Les causes institutionnelles
Très peu d’agents qualifiés évoluent sur le terrain de la diversité biologique togolaise. Il est aussi
regrettable de noter un manque de coordination et de synergie entre les services techniques
existants dans les différents secteurs et dont les responsabilités sont mal définies.
Les causes scientifiques
Il existe des insuffisances dans la connaissance des éléments de la diversité biologique togolaise,
mais aussi, une insuffisance des études d’impacts des projets de développement susceptibles
d’affecter la biodiversité.
Mesures de gestion et de conservation de la diversité biologique
En dehors des modes traditionnelles de gestion de la diversité biologique (pratique de
l’agroforesterie, création de forêts sacrées, de forêts villageoises, protection d’animaux vénérés,
conservation des produits agricoles, etc.) la gestion et la conservation sont réalisées dans un
cadre juridique et institutionnel concernant les ressources naturelles en général.
Le cadre juridique
Les mesures en vigueur sont principalement des arrêtés, des décrets et des lois nationaux ou des
conventions internationales.
Les textes nationaux
Il existe des textes de portée générale dont La constitution du 14 octobre1992 qui consacre le
droit de toute personne à un environnement sain et fait obligation à l’Etat de veiller à la
protection de l’environnement et des ressources naturelles. La Loi N°88-14 du 03 novembre
1988 portant code de l’Environnement, malheureusement non appliqué par manque de textes
d’application.
Les textes sectoriels en matière de gestion de la flore, de la faune, sur la chasse et sur la pêche.
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La législation forestière togolaise repose sur le décret du 5 février 1938 portant organisation du
régime forestier du territoire togolais. C'est suite à ce texte que des aires protégées ont été créées
depuis les périodes coloniales. En 1990, on peut dénombrer 83 aires protégées. Aujourd’hui, la
plupart sont partiellement ou totalement envahies par les populations riveraines.
Les conventions internationales
Le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de
l’environnement. En 1992, il a signé les Conventions des Nations Unies sur Lutte contre la
Désertification, les Changements Climatiques et sur la Diversité Biologique.
Le cadre institutionnel
Outre les divers Ministères qui interviennent dans le domaine, la gestion de l’environnement
relève essentiellement du Ministre de l'Environnement et des Ressources Forestières. Ces
services publics sont complétés par les collectivités locales.
De plus, plusieurs ONG interviennent dans l’environnement au Togo.
Des cadres de coordination et de concertation ont été institués pour une meilleure gestion de
l’environnement. En dehors du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), les autres
sont non fonctionnels. Il s’agit de :
• la Commission Interministérielle de l'Environnement (CIE) ;
• la Commission Nationale de l'Environnement (CNE) ;
• les Comités de protection et de gestion de l'environnement ;
• les Comités locaux de planification.
Publication date (of file/URL)
21 July 2023
Aichi targets
A. Mainstreaming Biodiversity
Countries
Togo