Le manuel de planification et de gestion de la forêt communautaire de Pouda est élaboré pour répondre à une exigence légale et à un besoin de promouvoir sa gestion durable. Il a été élaboré avec l’appui de l’ONG ODIAE à travers son projet
« Renforcement de la résilience des aires protégées du Togo face au changement climatique », financé par l’Union Européenne dans le cadre du programme d’appui à la lutte contre les changements climatiques (PALCC).
Le processus d’élaboration de ce manuel de planification et de gestion a été participatif, inclusif et a pris en compte les préoccupations et les attentes des différentes parties prenantes notamment les communautés riveraines, les autorités administratives locales, la chefferie traditionnelle. Le diagnostic socioéconomique conduit dans le cadre de l’élaboration de ce manuel de planification et de gestion montre une forte dépendance de la population essentiellement agricole vis-à-vis des ressources forestières. Ce qui risque de compromettre la gestion durable de la forêt.
L’inventaire forestier montre quatre (04) formations forestières : savane arborée à Daniellia oliveri, Hexalobus monopetalus, Terminalia avicennioides, Combret Hyparrhenia rufa, Pennisetum pedicellatum,Pericopsis,Trichilia emetica ; Savane arbustive à Daniellia oliveri, Combretum collinum, Hannoa undulata, Annona senegalensis ; plantation d’anacarde à Parkia biglobosa, et culture/jachère à Pericopsis laxiflora, Steganotaenia araliacea. Cet inventaire montre aussi un appauvrissement de la faune sauvage, fortement menacée par le braconnage, les
feux de brousse et la dégradation de l’habitat.
Des contraintes, des obstacles, des atouts et potentialités d’ordre administratif, juridique, social et ceux liés au milieu naturel et à l’état de la forêt ont été identifiés et ont orienté la définition des objectifs d’aménagement. De façon générale, l’aménagement est guidé par le souci de conserver la forêt communautaire de Pouda en vue de la valorisation de son patrimoine écologique, culturel et paysager, de la lutte contre le changement climatique et de l’amélioration des conditions de vie de la population locale. De façon spécifique, il vise la protection la restauration et la promotion du développement local.
Pour y parvenir, sur la base de l'analyse des formations végétales, de l’environnement socio-économique et des enjeux environnementaux, quatre (04) programmes ont été définis : le programme de protection, le programme de restauration, le programme de développement communautaire, le programme de
développement de partenariat et mobilisation des ressources. La mise en œuvre de ce manuel de planification et de gestion aura aussi bien des impacts positifs que négatifs au plan environnemental, social et économique. Les
impacts socioéconomiques négatifs de la mise en œuvre du manuel de planification et de gestion se résument essentiellement à la réduction de l’accès aux ressources et à l’utilisation de l’espace. A cet effet, des mesures d’atténuation envisagées sont d’ordre organisationnel et technique suffisamment développées dans les différents
programmes d’aménagement.
Pour la mise en œuvre de ces différents programmes sur les trois prochaines années, un budget de deux cent vingt-neuf millions neuf cent quarante-sept mille sept cent (229 947 700) F CFA sera nécessaire. Ce budget comprend les postes de dépense suivants : la réalisation des travaux d’aménagement, l’acquisition des
équipements, le fonctionnement, et le financement des projets sociaux. Les recettes essentiellement basées sur la vente du miel et de l’écotourisme sont estimées à quatre cent quatre-vingt mille (480 000) FCFA. Le Bilan financier dégage
un déficit de deux cent vingt-neuf millions quatre cent soixante-sept mille sept cent (229 467 700) FCFA. Ce déficit devra être comblé par les apports du budget d’investissement et d’équipement (BIE) des départements ministériels intervenant dans le milieu, le fonds national de développement forestier (FNDF), les apports des ONG notamment ODIAE et des partenaires techniques et financiers en l’occurrence : l’OIBT, le FPCF, FEM, le fonds vert pour le climat, l’UE, la FAO, le PNUD, la banque mondiale, la BAD, Programme de micro financement du fonds pour l’environnement mondial (PMF/FEM).