Dans le champ sémiologique des sciences du risque, le concept de Risque de catastrophe comporte diverses définitions. Au sens de cette stratégie, le Risque de Catastrophe est une combinaison d’aléas et de vulnérabilité ainsi que la capacité de réponse des acteurs à la fois institutionnels et communautaires exposés. Il y a catastrophe lorsque le risque qui présageait son occurrence n’a pas été maîtrisé, à la source, par des stratégies de prévention ou de mitigation. Dans tous les cas, quel que soit le niveau de maîtrise des risques, il convient de se préparer à la gestion de catastrophe car, si le risque est souvent maîtrisé et les catastrophes évitées, il n’en demeure pas moins que des défaillances non calculées, impromptues peuvent fausser le système de prévention. Cela conduit les spécialistes de la Réduction des risques à admettre que le « risque zéro n’existe pas ».
Par ailleurs, l’élaboration de Stratégies Nationales de Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) a été l’une des recommandations majeures de la résolution 1996/63 du Conseil Economique et Social des Nations Unies. Cette même recommandation figure dans les résolutions 56/195, 58/214 et 58/215 de l’Assemblée Générale des Nations Unies. In fine, l’objectif visé est de mettre en place des mécanismes nationaux de coordination et d’orientation en matière de RRC articulés aux politiques et cadres de références des politiques de développement des pays tels que les
Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Le souci est d’ériger la problématique de RRC en priorité nationale, une problématique multisectorielle et pluridisciplinaire impliquant une diversité d’acteurs (l’Etat, la Société Civile, les Acteurs décentralisés, les Partenaires Techniques et Financiers, la recherche, etc.). Sous ce rapport, le système des Nations Unies ainsi que les partenaires bilatéraux et multilatéraux devraient articuler leurs interventions en matière de RRC à des stratégies nationales eu égard aux paradigmes de coopération en lice tels que la déclaration de Paris sur l’harmonisation, l’alignement et la responsabilité mutuelle entre autres.
Ainsi, le présent document de Stratégie Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes, constitue-t-il une étape importante dans la gestion globale des crises et catastrophes au Togo compte tenu de l’approche qu’elle prône.
A cet effet, la portée holistique et intégrée de ce document permet de combler une lacune notée par l’essentiel des parties prenantes du secteur à savoir le manque de politique et stratégie claires de RRC au Togo assorties d’un cadre programmatique cohérent avec un cadre de résultats à chronogramme précis qui soit partagé par tous les acteurs.
Aussi, la nécessité de formulation d’une Stratégie Nationale résulte-t-elle de plusieurs facteurs concordants à savoir la récurrence des catastrophes naturelles de ces dernières années, la vulnérabilité socio-économiques des personnes victimes, le manque de référentiel stratégique de mobilisation des acteurs, le foisonnement de cadres institutionnels sectoriels et la faiblesse de leur articulation voire de leur coordination.
Toutefois, il faut noter que le Gouvernement a érigé la Réduction des Risques de Catastrophe en priorité nationale en l’intégrant dans le DSRP comme axe majeur et en lui dotant de lignes budgétaires dans le Programme d’Action Prioritaire (PAP). Sous ce rapport, les options et orientations identifiées dans le cadre de ce document stratégique ont fait l’objet d’un processus participatif et itératif ponctué de négociations, de restitutions intermédiaires et de validation des tendances ainsi que les orientations stratégiques, mesures prioritaires, composantes et cadre 56 programmatique nécessaires pour apporter des mesures correctives aux péjorations identifiées. Le document comprend :
Une première partie qui présente le profil du pays incluant les cadres géographique, administratif, les déterminants écologique et environnemental, les facteurs démographiques, socio-économiques ainsi que le cadre infrastructurel. La présentation de ces facteurs permet de mieux comprendre la question des catastrophes majeures que le pays a enregistrées au cours de ces dernières années ;
La deuxième partie traite du cadre politique, institutionnel, stratégique et programmatique mis en place par les pouvoirs publics pour prévenir et apporter une réponse aux différentes crises ainsi que la gestion des phases post-catastrophes. Ces programmes bénéficient souvent de soutien de partenaires bilatéraux ou multilatéraux. Cette partie analyse aussi les mécanismes prévus par le législateur pour gérer les situations d’urgence ainsi que le système d’information global sur la gestion des risques de catastrophes. Il s’agit globalement de faire nun focus sur le système d’alerte précoce (qui constitue un résultat majeur dans le cadre du soutien du PNUD au gouvernement), sur la cartographie sommaire des risques de catastrophes a été réalisée en partie, sur le système météorologique national, l’analyse de vulnérabilité des terroirs face aux crises et catastrophes ; La troisième partie définit le cadre paradigmatique et conceptuel de RRC ainsi que leur modalité d’intégration dans le cadre d’une telle stratégie. Cette démarche permet d’indiquer les orientations stratégiques à conférer à ce présent document ; La quatrième partie introduit le cadre programmatique de mise en œuvre de la stratégie nationale. Elle intègre spécifiquement les composantes ainsi que les activités majeures à
réaliser pour rendre opérationnel le cadre stratégique. Elle précise également les modalitésd’exécution pratique du cadre programmatique national.